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Tu vaux mieux que mon frère, Jean-Paul Nozière

jeudi 25 mars 2010, par Greg

Tu vaux mieux que mon frère de Jean-Paul Nozière n’échappe pas toujours aux concessions optimistes, moralisantes ou démagogues de la littérature de jeunesse mais le regard posé sur Hubert, le héros adolescent, est empreint d’émotion. La lutte d’Hubert pour économiser de l’argent tant pour se payer le cheval dont il rêve que pour soutenir sa mère, abandonnée par le père de ses huit enfants, les dangers qu’il court dans la décharge qu’il fouille régulièrement, les brimades dont il est victime de la part de l’épicier du quartier qui l’exploite illicitement, son rapport à l’assistante sociale, à sa famille, à ses amis, au centre hippique dessinent un portrait attachant et des rapports sociaux pas forcément convaincants. La fin, acrobatiquement préparée par une construction qui permet de donner la parole à différents protagonistes – parmi lesquels une documentaliste de collège avisée et efficace – est ouverte sur un avenir mitigé : certes, le cheval est mort, la maison est vendue, mais Hubert est accepté dans un centre de formation de lads-jockeys. De quoi faire se lever tous ceux qui sont malmenés par la pauvreté et son cortège d’humiliations, de contraintes et de renoncement  ?

Tu vaux mieux que mon frère, Jean -Paul Nozière, illustré par François Lachèze, Gallimard jeunesse, Lecture junior, 1994.