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Brigade dodo
mercredi 27 octobre 2010, par
Grève d’indignation dans mon collège au printemps 2010 suite à trois incidents successifs où des enseignants ont été bousculés ; le mouvement se prolonge la journée suivante, consacrée à la rédaction d’une lettre au chef d’établissement et à la demande au rectorat de personnel « Vie scolaire » supplémentaire.
Rien que de très ordinaire dans un collège où le mal-être d’une partie des élèves se mue en aggressivité – notons entre parenthèses que cet aspect ne fait pas l’objet de l’attention des enseignants
Le surlendemain, la matinée est banalisée : l’équipe mobile de sécurité vient répondre aux inquiétudes des enseignants ; nous avons droit à un exposé d’un commissaire sur la nécessité de porter plainte et la protection juridique que l’État accorde à ses fonctionnaires, et, après quelques mots des autres protagonistes, un Conseiller principal d’éducation et un enseignant, à l’ouverture d’un débat ; tout le monde y participe, ne fût-ce que pour dire qu’il faut d’abord examiner la demande revendicative des personnels. On nous promet un suivi, dont tout le monde sait qu’il n’aura pas lieu. La matinée est terminée, on va reprendre les élèves. Rideau. Même pas le sécuritaire hystérico-sarkosien auquel on pouvait s’attendre, la même courtoisie lasse des fonctionnaires qui reçoivent au rectorat, l’équipe mobile de sécurité* a fait son travail : pacifier… les profs. ■ (JPF)
* Anecdote : on fait remarquer au commissaire qu’une équipe automobile d’insécurité a fait brûler une voiture devant le collège, et qu’une semaine plus tard cet exemple des passions tristes trône toujours sans que « les services concernés » l’enlèvent.