Décrochage scolaire, l’école en difficulté, Catherine Blaya

Le sous-titre de cet ouvrage en dévoile le principal apport. Alors que les questions de démotivation, de décrochage ou de comportement font l’objet d’une hystérie sécuritaire qui contamine tous les rouages du système et tous les pans de la société, Catherine Blaya, statistiques et comparaisons internationales en main, bouscule ces idées reçues en interrogeant l’effet établissement et la violence scolaire. Sans nier la multiplicité des causes, l’auteure examine la construction sociale du phénomène et ses définitions, qui sont elles aussi un enjeu social. « Les variables marquant le plus la différence sont par ordre décroissant le climat scolaire, les comportements agressifs, la dépression, le déficit d’attention, la résolution de problèmes dans la famille et le comportement familial », conclut-elle. Ce climat scolaire recouvre différents facteurs : statut des victimes, relations avec les adultes mais aussi « étiquetage » qui valide l’idée d’une « naturalisation des difficultés » et de la violence symbolique qui l’accompagne. Du côté des pistes à suivre, l’ouvrage compare les différentes politiques mise en œuvre dans les pays industrialisés, tous confrontés à des situations plus ou moins identiques. Là encore, le système français brille par ses incohérences, ses dérives et ses préjugés.

L’école en difficulté, le sous-titre est bien vu.

Décrochage scolaire, l’école en difficulté, Catherine Blaya, de Boeck (Pédagogie en développement), 2010, 189 p., 32 €.