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Édito

jeudi 18 avril 2013, par Greg

« La première entreprise fut, sur le sentier aux frêles et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom. » Rimbaud en témoigne, l’entreprise n’est pas réductible au capitalisme.

Oser, se lever (« et les ailes se levèrent »), risquer, se risquer, c’est le quotidien de l’éducateur (plus encore que de l’enseignant au sens strict), de l’auteur social (au-delà du militant).

N’empêche que l’entreprise capitaliste est là, et bien là ! Plus que jamais présente dans les objets de tous les jours, ne nous laissant plus de marge (on ne répare plus un aspirateur, on en achète un autre, c’est le développement-tout-sauf-durable) ; présente comme incontestable paradigme (c’est l’horrible Tina*, quelle vilaine sorcière, les enfants !) ; tranquillement évidente dans les salles de cours en techno au collège, au lycée pro ou au lycée technique.

Quelles réponses ? La « dénonciation » n’a jamais convaincu personne, les corbeaux même tenaces et avec du rouge aux plumes ne font pas recette.

Plutôt… entreprendre, mais pas pour le fric : pour la beauté d’un orchestre à l’école, d’une fresque collective, la pertinence d’une recherche mathématique, la nécessité d’une pétition pour un copain sans-papier, la chaleur d’un café des parents, la mise en place de conseils coopératifs – chacun trouvera ses exemples, ses entreprises.
Et Rimbaud sera content. ■

(J.-P. F. pour N’Autre école)

* « There is no alternative. »