Eloa, quand est-ce qu’on s’en va ?, Franck Pavloff,

Le livre m’avait été offert et j’en ai fait une « lecture-plaisir » à mes élèves de CM en plusieurs épisodes.
Quel plaisir ! Un vrai régal pour tous ! Et je ne parle pas du travail sur la langue car l’auteur se joue des lettres et des mots. Les lettres sont celles des enseignes de certains commerces ou lieux d’une petite ville qui disparaissent la nuit : le « é » de épicerie transformée en « - », ou le « p », le « è » de la salle de prière (je vous laisse comme à mes élèves découvrir le résultat) puis la « brasserie de la santé » en perdant dix lettres devient « rassiste »... et les autres.
Un récit bien rythmé, raconté en alternance à la troisième personne et à la première personne par la voix de Tonino, reporter en herbe, muni de son petit magnétophone, qui relate les événements de cette bourgade en ébullition, tout en étant inquiet pour son grand frère Jimmy, jeune anarchiste, poète, romantique, en rupture des bancs de son LEP, qui attend Eloa en lui faisant parvenir des « lettres » d’amour du haut de son repaire troglodytique dominant la ville. (Pour le CM et le collège).
Clotilde Perrin illustre sobrement ce roman, voir son site : http://www.clotildeperrin.net.
Franck Pavloff ne doit pas vous être totalement inconnu, il avait écrit « Matin Brun » paru chez Sheyne en 1999 (carrément anti-LePen), ou encore « Le squat résiste », reédité en 2006 chez Syros, Collection Souris Noire dont il est le responsable.

Eloa, quand est-ce qu’on s’en va ?
Franck Pavloff, illustré par Clotilde Perrin, éd. Rue du Monde, collection Roman du Monde, 111 p., 2005, 10,50 €.