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(ré)veille de l’opinion ?
mardi 6 juillet 2010, par
220 000 euros, tel est le prix pour savoir ce qui se dit de l’école sur Internet. Pour ce prix on a le droit à « identifier les thèmes stratégiques (pérennes, prévisibles ou
émergents ; identifier et analyser les sources stratégiques ou structurant l’opinion ; repérer les leaders d’opinion, les lanceurs d’alerte et analyser leur potentiel d’influence et leur capacité à se constituer en réseau ; décrypter les
sources des débats et leurs modes de propagation ; repérer les informations signifiantes (en particulier les signaux faibles) ; suivre les informations signifiantes dans le temps ; relever des indicateurs quantitatifs (volume des
contributions, nombre de commentaires, audience, etc.) ; rapprocher ces informations et les interpréter ; anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise ; alerter et préconiser en conséquence. »
« Les informations signifiantes pertinentes sont celles qui préfigurent un débat, un “risque opinion” potentiel, une crise ou tout temps fort à venir dans lesquels les ministères se trouveraient impliqués », précise l’appel d’offres.
Le texte énumère également les « sources surveillées ». « Outre la presse, les “sources surveillées” sont sur
Internet : sites “commentateurs” de l’actualité, médias en ligne, sites de syndicats, de partis politiques, sites militants d’associations, de mouvements revendicatifs ou alternatifs, de leaders d’opinion, moteurs généralistes, forums, blogs, pages personnelles, appels et pétitions en ligne… » Côté gouvernement on déclare « comprendre » que le « langage des professionnels » (surveiller, cible, alerte, etc.) puisse « hors contexte » être mal perçu. Mais comme il est précisé que « ce n’est pas nouveau, ça existait déjà » tout est pour le mieux dans... le Meilleur des mondes !
Reste quelques interrogations : pourquoi donc vouloir
« à tout prix » savoir ce qui se dit alors que le ministère démontre chaque jour qu’il reste sourd aux cris de la rue. Quant à l’autre question, sur le coût de l’opération,
l’explication de Thierry Saussez, délégué interministériel à la communication et directeur du service d’information du gouvernement, ne manque pas d’humour : « Parce que les ministères n’ont pas les ressources humaines pour réaliser ce type de travail ». ■