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REPORTAGE : une journée ordinaire à l’école Labori + présentation des outils pédagogiques

jeudi 13 janvier 2011, par Greg

En complément au reportage sur l’école Labori, voici une petite présentation de cet établissement et de ses "outils" pédagogiques.

 Le reportage

 Le message "clair"

 Résolution des conflits et gestion coopérative

 Graduation des sanctions

REPORTAGE : Journée ordinaire à l’école Labori

par Nadia Monier CNT STE 75.

Lors de la préparation du deuxième numéro sur l’école en 2020, nous cherchions, pour ne pas trop sombrer dans le pessimisme, comment dire ce que nous aimerions pour l’école de demain. Voilà comment je me suis retrouvée, sur le temps de ma journée non travaillée, à jouer le petit reporter à l’école Fernand-Labori. Cette école, située dans le 18e arrondissement de Paris, à deux pas de la mienne, a la particularité de fonctionner presque entièrement en pédagogie Freinet.

Il est 8 h 20, j’arrive à l’école Labori. Tout le monde a oublié ma venue. Jusque-là, l’ambiance est exactement la même que dans n’importe quelle école (hormis le fait que la directrice est en stage avec le collectif anti-hiérarchie).
Je mets le grappin sur Émilie, maîtresse de CE2 CM1 CM2 que je connais pour l’avoir souvent croisée en AG, ça crée du lien…
Elle accepte de m’accueillir dans sa classe.

8 h 30 – Ça sonne

Émilie ouvre la porte de sa classe, qui est au rez-de-chaussée et donne sur la cour, comme toutes les classes de cette école. Les enfants viennent s’installer. Un peu de neige est tombée cette nuit, l’ambiance est joyeuse. Pas de rang dans les escaliers, pas de cris pour obtenir la montée en silence. La journée peut commencer.

8 h 35 – La porte de la classe mitoyenne s’ouvre

L’enseignante de la classe voisine envoie un enfant avec une « fiche de réflexion », car il s’est moqué d’un élève qui venait de se faire mal – les risques du verglas ?
– « Qui fait l’appel de la cantine, déjà ?
– Moi »
L’appel commence, pendant qu’une enfant écrit la date au tableau.

8 h 40 – Quoi de neuf ?

« Je vous présente un tour de magie avec Fara… » une explication du tour, un grand cinéma de grande magicienne… Tout ça n’est pas très clair, s’ensuit un débat qui ne clarifie pas vraiment le tour. Je n’y comprends rien, mais apparemment, je suis la seule. Un deuxième enfant vient raconter la pièce de théâtre qu’il a vue la veille avec le centre de loisir. Émilie intervient très peu, et uniquement sur la forme. C’est leur moment, après tout. Les autres enfants s’intéressent, posent des questions, ça roule tout seul.

8 h 55 – Début du « plan de travail »

Deux élèves viennent s’installer sur l’un des deux ordinateurs du fond de la classe. Les autres se mettent au travail. Ils ont le droit de parler, pourtant une impression de calme se dégage de la classe. Je me balade, les élèves répondent à mes questions, visiblement, ils sont habitués aux visites d’adultes, je fais partie des meubles. Tous les enfants sont au travail…
Pendant ce temps, Émilie organise la « semaine des arts », grand événement de l’école tous les ans avant noël. Un tableau très compliqué, les sorties, les ateliers sont nombreux.

10 h 15 – La récréation

Les élèves de cycle 2 terminent leur récréation et laissent leur place aux « grands » dans la petite cour aux murs couverts de fresques. À chaque récréation 6 élèves peuvent s’inscrire pour rester en classe. Est-ce encore un privilège de cette architecture de plain-pied ? Est-ce que dans une école caserne comme la mienne, située trois rues plus loin, on pourrait laisser les enfants au troisième étage, sans la surveillance d’un adulte… ? Même avec un système très bien rodé de « gêneurs » qui ôtent le droit de rester en classe à ceux qui ne respectent pas les règles, je m’interroge… C’est pourtant tentant, l’idée de ne pas toujours marcher en un seul troupeau.

10 h 30 – Retour de la récréation…

Ah, cette entrée en classe sans escaliers…
En principe, le conseil a lieu dans toutes les classes à la même heure, le jeudi, pour permettre l’envoi des messages d’une classe à l’autre. Exceptionnellement, le conseil a lieu le matin, car cet après-midi, des policiers viennent parler sécurité routière en classe. Tiens, revoilà les deux policiers débonnaires dont je n’ai pas voulu dans ma classe la semaine dernière. Ah, me voilà rassurée, enfin un point commun avec mon école !
Le conseil est ouvert : je propose, je désire, je critique, je félicite.
Les propositions : que toute l’école fasse un grand bonhomme de neige quand il y a de la neige, que la neige ne soit pas ramassée trop vite : « Pourquoi les dames de service nous enlèvent la neige ? Nous, on l’aime bien la neige, et après on n’en a plus pour jouer. » « Que l’école investisse dans un canon à neige, pour qu’on puisse avoir de la neige toute l’année, même au mois de juin. » C’est vrai, soyons réalistes, demandons, etc.
Ces propositions sont débattues avec sérieux, parfois rejetées, parfois envoyées au « conseil de délégués » qui a lieu chaque semaine.
« Je propose qu’on puisse apporter de la musique, et s’inscrire pour prêter son MP3 à ceux qui n’en ont pas. » Certains rappellent le règlement de l’école, ça négocie dur ! Ces petits ne lâchent pas le morceau !
« Je désire changer de place… » Et la dernière fois, il semble que certains aient exprimé le désir d’aller à la cité des enfants de La Villette, car la maîtresse s’est renseignée sur le prix. Pas de sous pour le moment…
Tiens, je remarque que les élèves vont librement aux toilettes. Sans demander la permission ni déranger personne… Il y juste une pancarte près de la porte pour signaler qu’un enfant s’y trouve déjà. Moi qui me sentais déjà très gonflée de laisser mes élèves y aller alors que beaucoup d’enseignants refusent. Et là, sans permission ? Quelle audace ! Allez, la semaine prochaine, j’ose les WC en libre accès !
Je critique : Malgré les « messages clairs », un conflit persiste entre deux élèves. L’un reproche à l’autre de lui demander tout le temps de l’aider pendant qu’il fait son travail. Les autres interviennent. « Tu t’es inscrit pour aider en conjugaison, donc tu dois le faire. » « Mais s’il n’a pas fini, il doit attendre un peu ou demander à quelqu’un d’autre. » Quelles solutions ? « Je veux changer de place. »
J’aime beaucoup les « messages clairs ». Un grand classique ? Une invention de l’école ? Je ne sais pas. Émilie m’apprend que même les adultes ont fini par les utiliser. Il est vrai que nous, qui ­donnons toujours des leçons de communication à nos élèves, aurions beaucoup à gagner à mettre en œuvre ces belles idées que sont la franchise et le dialogue.
Le conseil se termine par l’étude en cours, point par point, du règlement intérieur pour le modifier si nécessaire et vérifier qu’il est bien compris. Une discussion très intéressante sur le respect s’installe en passant, une autre sur le sens des sanctions, des excuses, et la responsabilité en cas de bêtise. Et le conseil se termine. Une seule élève a dû être « isolée », les élèves ont entièrement organisé et nourri la discussion. Allez, une petite phrase pour finir : « Le conseil d’école, c’est un conseil d’élève pour les grands ». Ah, si seulement tous nos conseils d’école avaient cette qualité d’échanges !

11 h 30 – Allez, c’est l’heure de manger.

Voyons si les adultes sont aussi forts que leurs élèves. Je m’installe dans la spacieuse salle des maîtres (décidément, l’architecte de cette école mérite un bon point, et même le tableau d’honneur !). Les enseignants arrivent peu à peu, l’ambiance est franchement détendue. L’accueil est chaleureux, on y parle autant de travail que de choses très anodines, on rit beaucoup, peut-être un peu plus que d’habitude, il n’y a pas de raison que la neige ne mette que les enfants de bonne humeur. Jusque-là, ça me semble une ambiance de salle des maîtres très agréable, mais heureusement, ce n’est pas si rare. Ah… si, il manque quelque chose ! Depuis une heure que je suis là, assise à rire avec eux, je n’ai pas entendu un mot de colère ou de désespoir sur un élève, mince, on est quand même à Porte de Clignancourt ! Je travaille aussi dans ce quartier et la première question qu’on me pose lorsque je le dis est « ah… et ce n’est pas trop dur ? ça va les élèves là-bas ? ». Alors, quand même, j’interromps leurs conversations : « Dites, depuis une heure je n’ai entendu personne se plaindre d’un élève, ça ne vous arrive jamais de craquer ? – Ben, on a des réunions tous les vendredis, on peut en parler à ce moment-là. » Ah, oui, forcément, mais si on travaille en collectif, c’est de la triche, quand je pense à l’énergie dépensée par nombre d’instits pour résoudre leurs problèmes tout seuls. C’est vraiment trop facile comme ça !
Je continue à poser des questions et j’apprends que les élèves participent aux conseils d’école. Intervention d’un élève lors d’un de ces conseils : « Je ne comprends pas, le conseil n’a pas encore parlé de base élèves, c’est pourtant à l’ordre du jour. »
La pause déjeuner se termine, ma petite enquête discrète m’a donc révélé que j’avais affaire à des individus normaux, qui parlent tricot autant que boulot (véridique !), ils ne travaillent pas plus qu’avant ou qu’ailleurs, selon eux (c’est ce qu’ils disent, à vérifier, quand même…), et, surtout, ils ont l’air ­à peu près aussi sereins que leurs élèves. Il ne m’a pas fallu bien longtemps pour découvrir leur secret : le collectif.

13 h 30 – C’est reparti

Je m’invite dans la classe de Sandrine, qui a des CP-CE1. Dans l’école, tous les enseignants ont des classes à double ou triple niveau.
Un peu de musique classique avant que chacun aille vaquer à ses occupations. Les uns partent en bibliothèque avec Cécile, l’enseignante « supplémentaire » (privilège des écoles « difficiles »), pour des recherches documentaires qui viendront compléter la très belle collection déjà accrochée au mur, d’autres s’attellent à leur plan de travail. Sandrine garde un petit groupe en lecture. Le double niveau tant redouté par beaucoup de collègues apparaît comme une richesse évidente. Au lieu d’avoir un double travail, c’est l’occasion de s’adapter en souplesse au niveau des élèves, de les prendre en petit groupes, de développer l’entraide. Quel calme…

15 h 00 – Récréation

Je croise un remplaçant de la circonscription, surpris de me trouver là. « Ah lala, je remplace Amar, un triple niveau CE2-CM1-CM2, c’est terrible, vraiment, ce n’est pas un cadeau ! » Ah, enfin quelqu’un qui se plaint ! Je commençais à me croire sur une autre planète ! Il faut reconnaître que pour un remplaçant, ça n’est peut-être pas facile…
15 h 15 – C’est l’heure du conseil pour toute l’école
J’ai demandé à être invitée dans la classe des « grande section -CP », pour voir comment se passe le conseil chez les petits.
Ici encore, un joyeux bazar encombre les murs et les étagères, reflet de la richesse de proposition des enfants, de la multitude de ce qui est mis à leur disposition. Comme dans les deux premières classes, on sent que les enfants se sont approprié l’espace. Toujours le même accueil chaleureux, l’envie de faire partager. Toujours la même atmosphère décontractée. Je suis en train de passer ma journée de repos dans une école, à observer des adultes et des enfants paisibles au travail. Peut-être que j’avais secrètement espéré voir des personnes quand même un peu surchargées de travail, un peu rigides dans leurs principes pédagogiques. Eh bien non, même pas !

Le conseil démarre

Après les changements de responsabilités. Viennent les propositions. Les petits de 5 et 6 ans, probablement un peu motivés par notre présence attentive (Anne-Sophie, qui est prof dans le collège du secteur vient de me rejoindre), sont impressionnants. Ça fuse :
« – Je propose que ce soit un grand (ou un petit) qui dise qui reste dans la classe pendant les récréations. » Le débat est ouvert : « – C’est bien ! – C’est pas bien… » On vote. 8 pensent que c’est une bonne idée, 11 non. La proposition n’est pas acceptée (11, c’est plus que 8, un peu de maths en passant !).
– Je propose que lundi ce soit un grande section qui fasse la responsabilité, mardi un CP, jeudi un grande section, vendredi un CP.
– Je propose que le lundi et le jeudi, les grande sections aident les CP pour faire le travail.
– Je propose que les CP lisent des histoires aux grandes sections.
– Je propose que les enfants jouent en attendant les parents.
– Je propose que ce soit les enfants qui remplissent le cahier d’appel pour la cantine.
– Je propose que les grands (CE2, CM1, CM2) nous racontent des histoires dans la classe le lundi et le vendredi.
– Je propose que quand il y a des petits papiers par terre, on prenne un balai pour les ramasser.
– Je propose que quand il y a trop de bruit, la maîtresse ait un instrument pour nous dire de faire moins de bruit. »
Tout cela est discuté et voté, on sent les choses bien installées. Suivent les « je critique » et « je félicite », et la journée se termine.

Le lendemain

Je repars de l’école avec la conviction qu’une autre manière de travailler est possible. Je réalise que de toute la journée, je n’ai pas entendu un seul hurlement, une seule parole de mépris ni de découragement.
Et loin de me décourager, mon retour en classe le lendemain a été rempli du désir de mettre en place un peu de ce que j’avais vu la veille, de trouver un peu de cette sérénité. Conclusion : le travail en commun fait avancer les choses, la pédagogie choisie joue un rôle sur l’état de tension des élèves et des enseignants, la formation doit passer par les échanges pratiques entre enseignants plus que par des conférences pédagogiques magistrales. Trois belles évidences confirmées, mais peut-être qu’en envisageant ainsi le travail, je pourrai tenir jusqu’en 2020… ■

LE MESSAGE CLAIR

Un message clair est une petite formulation verbale entre deux personnes en conflit : une victime, qui se reconnaît comme ayant subi une souffrance et un persécuteur identifié par la victime comme étant la source de ce malaise. Il part du principe que si l’on souhaite sortir d’un problème relationnel, il vaut mieux s’attacher aux solutions qu’aux raisons qui en sont la cause. Ainsi, un message clair ne conduira pas des enfants à rechercher le pourquoi de ce qui les oppose. En revanche, il préfèrera orienter leur discussion vers des idées qui pourraient résoudre le différend.

De manière précise, ce message clair s’énonce ainsi :
1 - « Ce que tu m’as fait m’a fait souffrir et je vais te faire un message clair. »
2 – « Quand tu … » La victime explique ce qui s’est passé.
3 – « Ça m’a … » Elle exprime avec des mots * les émotions qu’elle a ressenties.
4 – « Est-ce que tu as compris ? » La victime demande au persécuteur si le message était bien clair et, par là même, s’il est d’accord pour ne plus recommencer voire s’excuser.

Un message clair se veut donc une rencontre non-violente entre deux personnes en conflit qui vont être amenées à se dire d’abord ce qui, dans les faits, a été la cause de la souffrance et ensuite les sentiments que ces faits ont produits (ce que ça fait dans les cœurs).

Lorsque celui qui est identifié comme le persécuteur accepte le message clair (« Oui j’ai compris », « Je m’excuse », « J’aurais pas dû te faire ça », …), le conflit est très souvent résolu et rapidement oublié. Lorsqu’en revanche, ce persécuteur refuse le message clair (« Je suis pas d’accord », « Oui mais toi tu m’avais fait ça », moqueries, rires, …), la victime est alors en droit de déposer une critique au conseil, lui demandant ainsi de trouver une solution ou même de solliciter un adulte pour tenter de régler le problème.

Dans les faits, environ ¾ des conflits peuvent être résolus à travers ces messages clairs. Ces réussites tiennent à deux facteurs. Pour la victime, c’est l’occasion de voir sa souffrance prise en compte et donc de se sentir soulagée d’avoir pu honnêtement exprimer ce qui lui faisait mal. Pour le persécuteur, c’est un moment important : d’une part parce qu’il va avoir la possibilité de prendre conscience qu’une de ses attitudes a pu entraîner une souffrance et d’autre part parce qu’il va pouvoir marquer son regret. A l’inverse, lorsqu’un message clair n’aboutit pas positivement, sa tentative permet au moins de situer les échanges dans la parole qui devient alors un tiers médiateur sur lequel les enfants peuvent s’appuyer en lieu et place des agressions physiques.

Une des principales conditions pour qu’un message clair puisse être utilisé efficacement est qu’il s’adresse à des enfants sensibilisés. Nous avons choisi pour cela d’organiser de petites formations dans chaque classe. Elles consistent à ce chacun découvre d’abord ce qu’est le message clair (le plus souvent une simple démonstration suffit), sache ensuite dans quelles situations il peut être employé (ni pour des « tas de sables », ni pour des problèmes importants) et enfin en maîtrise la formulation (la double acception « Ce qui s’est passé – Les émotions ressenties »). Nous utilisons souvent des jeux de rôles dans lesquels les enfants s’investissent pour s’essayer de manière fictive à la démarche. A la suite de cette courte séance, certains enfants parmi les plus compétents peuvent devenir des « maîtres-messages-clairs » au service de ceux qui n’y arrivent pas encore par eux-mêmes.

Ces messages clairs se déroulent sans la présence de l’adulte et, en fonction de ce qui se décide dans chaque classe, notamment à travers le conseil, ils peuvent se faire pendant les récréations ou lors des moments de classe, dans le couloir.

* Mots outils pour exprimer ses émotions et ses sentiments

en colère découragé(e) coupable
jaloux(se) fatigué(e) seule(e)
impatient(e) frustré(e) inquiet(e)
énervé(e) malheureux(se) déçu(e)
nerveux(se) triste avoir de la peine

mal peur honte

Message clair 1 :

Jérémy – « Je veux te faire un message clair. (Les deux enfants se lèvent et vont dans le couloir). Ce que tu m’as fait m’a fait souffrir, je vais te faire un message clair. Tout à l’heure, tu m’as demandé de t’aider pour la fiche de géométrie et j’ai dit oui. Mais maintenant tu fais que rigoler et t’écoutes pas ce que je te dis. Moi ça me met en colère et j’ai envie que tu t’arrêtes parce que j’ai autre chose à faire et je crois que tu te moques de moi. As-tu compris ? »

Ridoine – « Oui j’ai compris. »

Message clair 2 :

Mennana – (En remontant de la récréation) « Ce que tu m’as fait m’a fait souffrir. Je vais te faire un message clair. C’était pendant la récréation, t’arrêtais pas de me dire Mezzaza Mezzaza et moi ça m’énerve. Je t’ai demandé d’arrêter mais tu continuais. Moi ça me donne envie de me moquer de toi aussi et de te dire un autre surnom et ça me fait de la peine parce que mon prénom c’est Mennana et c’est ma maman qui l’a choisi. As-tu compris ? »
Thaleb : « Oh la la ! Et toi t’as vu ce que t’as fait ? Tu dis à toutes les autres que j’aime Fatima et c’est pas vrai alors là je crois que tu ferais mieux de te taire là ! »

Mennana : « Ça c’est n’importe quoi et j’te critique au conseil. »

« A quoi te servent les messages clairs ? »

« Pour moi, un message clair sert à régler un problème qui n’est pas très dangereux. Ça sert aussi à ne pas passer par le conseil et donc à ne pas se servir des sanctions. » (Arslan – 9 ans)

« Ça sert à régler les problèmes sans les maîtres. On apprend à trouver des solutions tout seul. » (Ichem – 8 ans)

« Un message clair sert à régler les problèmes en parlant. Au lieu de se battre, on dit ce qu’on a dans le cœur au moment de la dispute. » (Mennana – 10 ans)

« Les messages clairs servent à régler des problèmes, à se sentir bien dans son cœur et à ne plus recommencer. » (Jérémy – 9 ans)

POUR FAIRE UN MESSAGE CLAIR

En faisant un message clair, tu vas essayer de trouver une solution à un conflit, sans gagnant ni perdant.
Tu vas pouvoir éviter que ce conflit ne se transforme en violences.

1 – Propose le message clair à celui ou celle dont tu as à te plaindre :
« Je vais te faire un message clair »

2 – Mettez-vous à l’écart des autres

3 – Décris ce qui c’est passé

4 – Exprime tes sentiments, tes émotions

5 – Demande lui s’il a compris ton message. S’il a compris, c’est qu’il s’engage à ne plus recommencer. Il peut aussi s’excuser.

7 – Si celui ou celle à qui tu as fait un message clair ne t’écoute pas, rigole ou met de la mauvaise volonté, tu peux en parler à un adulte ou au prochain conseil.

DES MOTS POUR EXPRIMER SES EMOTIONS ET SES SENTIMENTS

en colère découragé(e) coupable

jaloux(se) fatigué(e) seule(e)

impatient(e) frustré(e) inquiet(e)

énervé(e) malheureux(se) déçue(e)

nerveux(se) triste avoir de la peine

mal peur honte

Graduation des sanctions

 Excuses verbales

 Excuses écrites

 Fiche de réflexion à faire signer ou pas par les parents suivant la gravité ou la répétition de l’acte en question

 Perte momentanée de l’exercice d’un droit (celui qui a été bafoué : s’exprimer, circuler, jouer, travailler dans sa classe)

 Isolement

dans la classe si cela se passe en cours,

dans la cour si c’est pendant la récréation : l’enfant reste à côté d’un enseignant ou sur un espace indiqué, ou devant le bureau de direction)
Convocation devant le conseil des maîtres, avec ou sans la présence des parents suivant le cas

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